Cette période fut marquée par un événement grave et qui aurait pu l'être encore davantage.En septembre 73 ,nous nous rendions à Bordeaux ,avec un ami,pour l'assemblée générale d'un comité régional sportif dont j'étais la vice-présidente ,lorsque nous fûmes violemment heurtés par une voiture folle ,d'abord à l'avant puis ,après plusieurs embardées sur la route ,à l'arrière du véhicule ,nous renvoyant contre un mur de pierres qui borde les vignobles bordelais.Je me trouvais justement à l'arrière et fus projetée d'une portière à l'autre .Grièvement blessée à la tête ,mais inconsciente au point de ne pas savoir où j'avais mal,je reçus sur la route en attendant les secours ,les premiers soins du médecin d'un village voisin.Transportée à l'hôpital Pellegrin,je fus opérée ,le jour même,d'une fracture ouverte du frontal et transférée le lendemain dans le service de neurochirurgie d'un professeur réputé ,tandis que mon compagnon était chaleureusement hébergé par l'amie qui nous avait aidés dans nos démarches et par son mari,tous deux habitant à Pessac.Je reçus ,quelques jours plus tard une lettre un peu maladroite du jeune conducteur auteur de l'accident qui s'excusait des souffrances qu'il m'avait infligées .Il .me demandait de lui pardonner ses erreurs,à savoir qu'il s'était échappé de la caserne où il effectuait son service militaire ,avait "dérobé" la voiture de son père ,passé une nuit bien arrosée dans une discothèque avant de reprendre le volant et croiser notre chemin.Qu 'aurais-je pu lui dire ,?Il n'aurait peut-être pas compris que plus encore que les douleurs physiques que j'endurais, l' idée que je n'aurais pas pu accueillir ma fille était bien plus douloureuse.
